mercredi 31 mars 2010

Le quotidien n'est pas sale

Outre leurs personnages principaux, sortes d'alter ego de leurs auteurs respectifs, Damien Odoul et Bertrand Bonello - cinéastes au seuil de la quarantaine, cherchant un remède à leur désarroi dans des expériences transgressives, poétiques, sensualistes -, tous deux interprétés par Mathieu Amalric, L'Histoire de Richard O. et De La Guerre, sortis à quelques mois d'intervalle, partagent une foule de préoccupations communes.
La veine dionysiaque, la question du sexe (chez Odoul, sous l'angle de l'épuisement, dans une fuite en avant tragi-comique ; chez Bonnelo, dans une acception plus codée, cérémoniale) et plus largement celle du corps, par le biais de l'exercice physique (la transe, la lutte greco-romaine). Le constat d'un échec de la psychanalyse à solutionner, seule, les maux de l'âme (alternative, en somme, aux films que Desplechin tourne avec le même Amalric). La quête d'une présence accrue au monde, et dont la condition serait, paradoxalement, le retrait de la société (il faut voir le courageux Olivier Père tenter d'aborder le sujet en conférence de presse, à Cannes, aux côtés d'un Guillaume Depardieu franchement désagréable), le plus étonnant étant sans doute la façon dont les deux auteurs envisagent l'héritage de 68, année de leur naissance : la libération sexuelle trouve chez Richard un prolongement névrotique, et l'expérience communautaire tourne, pour Bertrand, au vinaigre sectaire ; dans le fond, c'est l'idée même d'un salut par le collectif que les oeuvres disqualifient, au profit d'une petite tambouille individuelle.

Leurs préoccupations, leurs expériences peuvent toucher. Elles peuvent aussi, à la longue, agacer. Quoi qu'il en soit, il faut alors les rapporter à celles, complémentaires, esquissées en quelques séquences, de leurs compagnes respectives (les excellentes Ludmila Ruoso et Clotilde Hesme). L'une est libraire, l'autre disquaire. Elles trempent dans l'art, le distribuent, mais ne le pratiquent pas. Elles observent à distance, avec autant de bienveillance que d'inquiétude, les errances de leur compagnon et, sans jamais les juger, cherchent à les comprendre. Elles attendent, patientes, qu'ils reviennent de la guerre.
Eux, que leur reprochent-ils ? De tenir la boutique, ou de s'accommoder des structures sociales ? De vouloir un enfant, d'en accepter l'idée ? D'être du côté de la santé ?

La simple et jolie chose qu'elles nous apprennent : le quotidien n'est pas sale.

Balthazar Castiglione

mardi 16 février 2010

top aliments 2009


Voici le traditionnel top des aliments de l'année passée. Il vient avec un peu de retard, Les Cahiers du Cinéma (le mc do en n°1 ? vraiment ?), Lire et Le Monde Diplomatique (encore du choux) ont déjà publié les tops de leur rédaction. Je ne vous cache pas que le choix a été difficile car ça a été une année très très bonne question aliments. Qu'ils viennent de producteurs indépendants ou de grosses majors de l'agro-alimentaire, qu'ils soient bios ou bourrés de pesticides. Une année exceptionnelle. Les papilles ont pris leur pied.

1. le pain. C'est un basique, mais un basique qui illumine un repas, il accompagne tous les plats. On peut compter sur lui et ses variétés sont nombreuses.
2. ail. Indispensable : cru, frit, cuit dans une soupe, rissolé avec des pâtes, une merveille.
3. l'huile d'olives. Toujours championne du monde, elle dore et parfume, c'est la reine.
4. le thé. Vous connaissez ma passion ; énorme diversité, année exceptionnelle ; thé vert, oolong, attention subdivision : dan cong, yan cha, gao shan cha. Et pu-erh bien sûr. Subtilité et puissance.
5. le chocolat. Noir de préférence, mais je prends toutes les couleurs, indispensable à l'équilibre, indispensable à ma photosynthèse personnelle. Un plaisir, à manger seul, à partager.
6. le lait de riz. Un truc pas trop mainstream mais bien agréable ; il est bon parfois de faire un peu de pub à des petits débutants.
7. les lentilles. Ah ah et oui je ne les oublie ces bonnes vieilles lentilles, c'est mon côté lo-fi. Facile à faire, quand je travaille c'est parfait, elles tiennent bien au corps et c'est encore mieux mélangé avec du riz : indian style.
8. la betterave. Ok là je fais mon fier, c'est de l'indie super indus, hardcore mais parfois c'est pas mal. Votre métabolisme s'en souviendra.
9. le camembert. Il fallait un fromage ; j'aurais pu choisir le roquefort ou un bon fromage de chèvre sec. Impressionnant. Un monument accessible.
10. le mix purée de noisettes et miel. Bravo les abeilles et à bas les écureuils ! voilà ma politique. Sur une tranche de pain ce mix est une merveille au petit déjeuner et au goûter.

lundi 11 janvier 2010

Le top des tops

La grosse tête, les auteurs de la petite marchande de bombes ? Se prenant pour une entité reconnue (c'est-à-dire lue) de la blogosphère, ils éditent aujourd’hui leur

TOP 10 CINEMA 2009

Nous avons fait la moyenne des tops des six auteurs réguliers de ce blog (Berlin Belleville s’excuse mais il n’a pas vu dix films en 2009 ; il y en a qui ont de véritables occupations), afin de repérer une éventuelle ligne générale, esthétiquement parlant. Inutile de dire qu'il n'y en a pas. Bien sûr, le réseau amical fait que nous sommes allés en masse voir certains films, que parfois nous n’aurions pas vu sans les recommandations de l’un ou de l’autre. Ce qui évidemment, favorise certains films. Cela ne nous empêche pas, en bon professionnels des listes (voir ici) d’avoir rédigé celles ci avec sérieux et conscience, et chacun notre personnalité.
A part ça et pour faire (très) vite, on notera une dominante animation, avec ses diverses techniques (Mary & Max, Là-Haut, Ponyo), face à une dominante indie, avec ses diverses nationalités.
Dans l’ensemble, les Grands Cinéastes, présents dans tous les tops des revues officielles (Resnais, Eastwood, Coppola, et le petit Tarantino, qui, apparemment, a rejoint le club), sont absents chez nous.

Rebelles, les auteurs de la petite marchande de bombe ?

1. MORSE
(Tomas Alfredson)
2. WENDY & LUCY
(Kelly Reichardt)
3. FISH TANK
(Andrea Arnold)
4. LE TEMPS QU'IL RESTE
(Elia Suleiman)
5. LE ROI DE L'EVASION
(Alain Guiraudie)
6. MARY AND MAX
(Adam Elliott)
7. LEGER TREMBLEMENT DU PAYSAGE
(Philippe Fernandez)
8. MAX ET LES MAXIMONSTRES
(Spike Jonze)
9. PONYO SUR LA FALAISE
(Hayao Miyazaki)
10. FROZEN RIVER
(Courtney Hunt)

Et voici les tops commentés de chacun des auteurs.

L’ANONYME DE CHATEAU ROUGE

L'année 2008 s'est soldée par la fin d'une histoire d'amour et la mort de mon père. L'année 2009, j'en ai fait l'année de l'amour et de la vie, j'ai vécu intensément, j'ai privilégié le plaisir au travail, l'espoir de la lutte plutôt que le fatalisme paresseux. Tout ce que j'ai aimé en 2009 finalement se résume à ce que vouloir vivre veut dire :
L'amour,
La politique,
La famille,
La camaraderie,
La transmission,
La mort.

Le cinéma, c'est la vie. La vie n'a aucun sens, le cinéma non plus. C'est à nous de lui en donner un. Les films que j'ai aimé m'ont touché parce qu'ils se sont adressés à moi. Au bon moment. Le hasard fait qu'ils ont tous d'indéniables qualités artistiques. Ils viennent d'horizons différents, sont des films hollywoodiens, des films japonais, danois ou des petits films français. Pas de frontière animation et acteur en chair et en os, du moment que la vie sort de l'écran. Ils se veulent aussi populaires et c'est un des aspects pour moi le plus important. Le cinéma se doit d'être populaire. C'est un art populaire et c'est ce qui en fait sa noblesse et ce qui me plait également politiquement.

1 : MORSE de Tomas Alfredson
2 : LA PROPOSITION de John Illcoat (scénar de Nick Cave)
3 : MARY AND MAX d'Adam Eliott
4: CHE (les deux parties) de Steven Soderbergh
5 : PONYO SUR LA FALAISE de Hayao Miyazaki
6 : TOKYO SONATA de Kiyoshi Kurosawa
7 : PUBLIC ENNEMIES de Michael Mann
8: THE WRESTLER de Darren Aronofsky
9: LES DERNIERS JOURS DU MONDE de Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu
10: LA-HAUT de Pete Docter, Bob Peterson

BALDASSARE CASTIGLIONE






1. Wendy & Lucy
2. Fish Tank
3. Le Temps qu’il reste
4. Morse
5. Girlfriend Expérience
6. The Informant !
7. Le Roi de l’évasion
8. Léger tremblement du paysage
9. Ce Cher mois d’août
10. Irène

Plus de précisions ici


TOXICAVENGERESSE







1. Wendy & Lucy
2. Fish Tank
3. Rachel se marie
4. Vincere
5. Morse
6. Le Roi de l’évasion
7. Frozen River
8. Léger tremblement du paysage
9. Démineurs
10. Very Bad Trip

Plus de précisions


MARTIN PAGE
1. Mary & Max : héros dépressif et héroïne inadaptée, ce film était pour moi -brillant, délicat, superbe, une idée par plan. Une oeuvre d'art c'est de l'imagination qui nous parle du réel.

2. Morse : Comment concilier impossibilité de vieillir, amour et pull en grosse laine. Excellent film, qui hante.
3. Max et les maximonstres : le meilleur Jonze. Film riche et complexe, sur les monstres que nous avons en nous.
4. Funny People: Honnêtement ce n'est pas terrible. Bonne première partie, le reste est de la guimauve conventionnelle. Cela aurait pu donner un grand film, dommage, et puis il y a un beau personnage féminin (la comique) à peine exploité. En même temps c’est troublant si on voit dans Adam Sandler comique talentueux, mais acteur de mauvais films, un autoportrait d’Apatow, réalisateur talentueux qui maintenant riche et célèbre est rattrapé par la conformité. Fantasme de mort pour être lavé de ce succès qui le paralyse. Un film intéressant mais raté donc, un film symptôme. Mais politique des auteurs oblige : je défends.
5. Whatever works
: très bon film mal fichu, un tel film pourrait donner lieu à mille pages d'analyse. Que dis-je. Un tel film pourrait devenir la constitution d'un pays, la charte des nations unis (bon ok dans ce cas ça serait le bordel).
6. Ponyo sur la falaise
: un film en cachemire
7. Les grands frères
: subtil et délicieux film sur les inadaptés, grands et petits, excellents dialogues.
8. Frost/ Nixon
: film passé inaperçu, mais passionnant, on le redécouvrira.
9. Gran Torino
: il faut ne pas être de gauche pour avoir cru que ce film était de droite.
10. Coraline
: le film que je n'ai pas vu mais que j'aurais aimé

Meilleure ressortie : Harold et Maude


SADOLDPUNK

Malgré tous mes efforts, j’ai encore raté de nombreux films cette année, qui me paraissaient importants ou qui, en tout cas, me donnaient envie. Je pense notamment à Tulpan, Z32, Girlfriend Experience, Mary and Max, Singularités d’une jeune fille blonde, A l’origine ; tant pis.
J’ai aussi écarté ou manqué volontairement plusieurs « évènements », gros films (2012), grands cinéastes.
Mon top est donc, autant que par mes choix, façonné par les manques et les ratés de mon année cinéma. Néanmoins, quelque chose se dessine, une sorte d’internationale des petits films (3 américains, 3 français, 1 palestinien, suédois, anglais, japonais), des petits budgets (mon blockbuster de l’année : Max et les maximonstres), voire des « petits sujets ».
Mais des petits sujets au plus proche de la vie, et qui rendent hommage à des personnages solitaires et parfois singuliers. En tout cas, de la déambulation low-fi de Wendy & Lucy au vampire moderne de Morse en passant par les infusions de science de Léger tremblement du paysage, il s’agit, pour moi, de valoriser les expériences de cinéma très personnelles, celles qu’on est prêt à défendre jusqu’au bout.

1. Wendy & Lucy (Kelly Reichardt)
2. Irène (Alain Cavalier)
3. Le Temps qu’il reste (Elia Suleiman)
4. Morse (Tomas Alfredson)
5. Max et les maximonstres (Spike Jonze)
6. Le Roi de l’évasion (Alain Giraudie)
7. Fish Tank (Andréa Arnold)
8. Léger tremblement du paysage (Philippe Fernandez)
9. Tokyo Sonata (Kiyoshi Kurosawa)
10. Frozen River (Courtney Hunt)

Suivis de très près par des concurrents sérieux :
Ce Cher mois d’août (Miguel Gomez), Démineurs (Kathryn Bigelow), Hadewijch (Bruno Dumont), Winnipeg mon amour (Guy Maddin), Canine (Yorgos Lanthimos).

Ma ressortie de l’année : Les Poupées du diable (Tod Browning, 1936)
Déception de l’année : The Limits of Control (Jim Jarmush)


FERNET BRANCA

Voici, pour commencer, les 10 raisons en raison desquelles je n'aime pas les Top Ten.


1. Ce n'est qu'une façon de montrer ses muscles : « Eh, les copains ! Cette année j'ai vu 8 753 films et, je peux vous le dire, le meilleur, c'est L'étrange histoire de Benjamin Button. Sans déc ! ». Je suis parfois ravi de pouvoir montrer les miens.
2. Nul n'est tenu d'avoir vu les films : « Eh, les amis ! Cette année, j'ai vu 4 films. Voici les 10 meilleurs. Sans mentir ! » Je pourrais parfaitement ne voir aucun film et dire, jusqu'à me disputer, quels sont les plus intéressants et les plus beaux.
3. J'aime Le Chant des oiseaux et The Proposition à part égale. Je sais simplement qu'ils ne pénètrent pas en moi pas par la même porte, qu'il y a dans mon corps et dans mon pauvre esprit des endroits qui n'existent pas encore où certains films entrent afin qu'ils soient. Qu'en me traversant, ils ne passeront pas par les mêmes chenaux intellectuels et émotionnels, que chacun laissera, à l'image des larmes, de minuscules ridules, des sillons dont je ne mesurerais jamais tout à fait l'étendue, à quelle profondeur ils descendent. Opposer les films les uns aux autres reviendrait à mettre en concurrence mon propre corps avec lui-même.
4. Les films ne sont pas vus et parfois même pas du tout. Sans rire, qui a vu Léger tremblement du paysage de Philippe Fernandez, l'un des films les plus singuliers de l'année ? Ne mentez pas, je travaille au CNC, lis Le Film Français et sais, à l'unité près, combien le film a réalisé d'entrées.
5. Et quand ils sont vus, ils ne sont pas compris. Si vous ne me croyez pas écoutez Le Masque et la plume
lisez Les Inrocks, Tecknickart, Chronicart, La vie du kart, La Vie du rail, le magazine d'Air France et du TGV, Evene.fr et Le Figaro, Les Fiches du Cinéma, de la Cuisine, du Bricolage et du Jardinage, La Gazette des aveugles, Paris Sourds, Télérama, Libération, Le Monde et tout ce que vous voulez… Ils se valent tous.
parlez-en avec Sidy - critique de film, Doctor ès cinéma, maître de conf. à l'Université de la Cécité
et vous pourrez, à votre tour, le vérifier. Il n'y a que moi qui comprend les films, je suis le seul. Le cinéma ne fait que me renvoyer à ma solitude.
6. D'une manière générale, c'est une illusion de penser qu'on voit les mêmes films. On ne revoit pas davantage les mêmes films. Il arrive souvent qu'on distingue le cinéma du spectacle vivant, la certitude chevillée au corps qu'on ne verra jamais deux fois la même pièce de théâtre. Qu'en revanche, on peut revoir autant de fois qu'on le désire le même film, qu'il suffit d'appuyer sur la touche “Play”. Ceux qui le pensent ne comprendront jamais rien au cinéma. Le cinéma est vivant, changeant, instable et mouvant. Bien plus vivant que nous le sommes et le serons jamais. Chaque soir, les films vivent sur les écrans et meurent dans la rétine des spectateurs. De façon toujours mystérieuse et chaque fois différente.
7. Ces listes ne servent qu'à évaluer l'instinct grégaire, à mesurer le degré d'appartenance à une tribu où se partageraient, sinon des valeurs, des goûts, des humeurs… De vertigineux problèmes de glandes lymphatiques en somme.
8. Les classer par ordre de préférence est encore plus absurde. A chaque fois qu'il sortait sa petite monnaie de sa poche, l'un de mes amis classait les pièces dans sa main, parfois par valeur, à d'autres reprises par diamètre. Pour finir naturellement par les remettre dans la poche. Dresser un Top Ten, c'est le même geste.
9. C'est un truc d'époque, d'inflation capitaliste, un effet du libéralisme pur et dur qui ne comprend le monde et ses propositions qu'en les dressant les unes contre les autres. Une hiérarchie de besogneux, un babil infantile, un casse-tête pour attardés.
10. Cela ne raconte rien, pas le moindre effet de sens… Cela ne nourrit personne. Tout se vaut, tout s'annule. Un Top Ten, c'est un tue-le-cinéma comme il y a des tue-l'amour. Si j'avais pour ambition de faire un film, la perspective de voir celui-ci figurer dans un top ten élaboré sur un coin de nappe par des morveux incultes me dissuaderait sans aucun doute.

Voici dix des films que je retiens de cette épouvantable année 2009 (année atroce, que ce soit que ce soit sur le plan politique, social, personnel, amoureux et financier). Je refuse catégoriquement de les classer. Ce ne sont peut-être pas les meilleurs (ce qui ne veut rien dire) ni les plus beaux (ce qui ne veut rien dire non plus). Je crois qu'ils méritent simplement d'être vus.

Par ordre de sortie sur les écrans français :

Frozen River de Courtney Hunt (7 janvier)
Le Chant des oiseaux (El Cant dels ocells) de Albert Serra (21 janvier)
Z 32 de Avi Mograbi (18 février)
Inland (Gabbla) de Tariq Teguia (25 mars)
Wendy et Lucy (Wendy and Lucy) de Kelly Reichardt (8 avril)
La Femme sans tête (La Mujer sin cabeza) de Lucrecia Martel (29 avril)
Ce Cher mois d'août (Aquele Querido Mes de Agosto) de Miguel Gomes (17 juin)
Le Roi de l'évasion de Alain Guiraudie (15 juillet)
Le Temps qu'il reste (The Time That Remains) de Elia Suleiman (12 août)
Léger tremblement du paysage de Philippe Fernandez (26 août) Où étiez-vous le 26 août, qu'aviez-vous de mieux à faire ?

Et aussi, Irène, Les Chats persans, Vincere, Au voleur, A propos d'Elly, The Proposition, The Girlfriend Experience

La meilleure reprise : Le Petit fugitif
Le faux/bon film de l'année : Le Ruban blanc

L'ART EST INCLASSABLE !

Quel enseignement tirer de l'année ? Prendre conscience qu'une nouvelle fois les films les plus étonnants, les plus atypiques, les plus novateurs et les plus personnels n'ont pas rencontré le public. Et dans bien des cas, pas même le leur. Tristesse et mélancolie. Les producteurs - dont on dit si souvent pis que pendre - sont plus audacieux, plus curieux et plus intéressant que le public, cette saloperie.