lundi 19 janvier 2009

meilleurs films de l'année 2008


1. Valse avec Bachir, de Ari Folman
Merveille d'intelligence, de sensibilité et d'imagination.
2. Be kind, rewind, de Michel Gondry
Je suis d'accord avec le commentaire de Balthazar Castiglione (voir post précédent sur le même blog - sauf pour le côté brouillon, ah et c'est un chef d'oeuvre disons-le).
3. Two Lovers, de James Gray
Par le seul réalisateur américain marxiste, romantique et lacanien. L'histoire d'un amour à la fois humble et splendide.
4. Mister Lonely, d'Harmony Korine
Sujet impossible et pourtant le miracle se produit. Après tout, l'art c'est de la religion.
5. Les Sept Jours, de Ronit et Shlomo Elkabetz
Vive la famille.
6. A Bord du Darjeeling Limited, de Wes Anderson
La grâce. Bientôt au Louvre, départment de la Renaissance Italienne.
7. Vicky Christina Barcelona, de Woody Allen
Qu'on arrête de dire : Ce n'est pas son meilleur. Bon, ça va. On a compris. Il y a des tas de choses qui ne vont pas. Ok. Mais cet homme est un génie, alors arrêtez de râler. C'est un très beau film, subtil (je veux dire plus subtil que l'agitation des Américaines ; c'est un film à regarder comme un tableau, des détails apparaissent que l'on avait pas remarqué la première fois, et qui donnent un sens auquel on n'avait pas pensé. Mais bon on peut toujours regarder l'Annonciation de Francesco del Cossa en disant "pff encore une annonciation"). Et cette actrice blonde dont le nom m'échappe est excellente.
8. Un conte de Noël, d'Arnaud Despleschin
Je crois que j'aime tous les films de cet auteur. Bien sûr que je n'aime pas plusieurs choses dans ce film. Mais quand on est amoureux d'une fille est-ce qu'on dit ses défauts au monde entier ? Non, je ne crois pas.
9. Step brothers, d'Adam Mc Key
Dans la lignée de De l'influence des rayons gamma sur la croissance des marguerites (Paul Newman) et de Ordinary People (Robert Redford - que l'on peut aussi citer pour avoir joué dans les deux meilleurs reprises non-sorties au cinéma cette année, deux chefs d'oeuvre : Pat Garrett et le Kid -avec Newman et Nos Plus Belles Années, de Pollack (The Way We Were : avec Streisand, j'aime ce film ! il faut le voir vraiment vraiment). Ce film se révèlera (on peut dire ça de l'ensemble des films de la bande Apatow) comme tenant la même place dans l'histoire du cinéma que les écrits de Barthélémy Prosper Enfantin dans celle de la critique sociale.
10. The Rocker, de Peter Cattaneo
Rien d'aussi émouvant depuis le Voleur de bicyclette (les deux films ne sont pas sans rapport). Et puis, ça me rappelle pas mal d'amis de ma jeunesse banlieusarde (et sans doute moi aussi... même chose pour Step Broters).
11. (un top 10 a toujours plus de 10 films, c'est la règle) Wall-E
Seulement la première partie, la deuxième est désolante de convention.

Les deux films que j'aurais aimé voir : Quatre Nuits avec Anna de Jerzy Skolimovski (tiens et Wonderful Town dont Balthazar parle très bien). Et le Depardon. Je ne parle pas des films que je n'ai pas aimé. Si je devais en parler, une mention spéciale reviendrait à Let's get Lost de Bruce Weber. Comme tout le monde semble aimer ce film, je peux le critiquer sans paraître m'attaquer à un pauvre film sans défense. Je vais tenter d'être mesuré. Je le trouve horrible. Le moment où Weber fait dire à la mère de Chet Baker combien il était un mauvais fils, combien il a été une déception... C'est simplement dégueulasse. Dans la continuité, la manipulation des femmes de la vie et des enfants de Chet est glaçante. On ne peut pas faire comme si, comme si des saloperies dans un film (dans un documentaire et de la part du réalisateur) pouvaient être oubliées parce qu'il y a de belles images et du talent (sur un autre blog, j'ai parlé de Lenie Riefenstahl, j'exagère, mais il y a de ça). Ethique et esthétique ne sont pas séparables. Voir les films de Depardon. Ou voir le beau documentaire de Charlotte Zwerin sur Monk, Straight no Chaser.

Pour terminer ce top 10 de l'année, il faudrait parler des séries géniales découvertes cette année, comme In Treatment et Mad Men. Un jour, on les trouvera à la Cinémathèque.

(Ce post est dédié à Fernet Branca du blog La Cadillac, les jolies filles et le chocolat. Tout ça c'est du jeu aussi, c'est agréable.)

Martin Page

jeudi 15 janvier 2009

top ciné 2008

1 Two Lovers de James Gray
Vaut-il mieux que les cinq suivants ? Il fallait bien choisir, et je regrette déjà. Infiniment plus ambigu qu'il n'y paraît, Two Lovers est un faux film mineur, une oeuvre drôle et bouleversante.
2 Un Conte de Noël d'Arnaud Desplechin
Le digne successeur de Rois et Reines. Pour son récit foisonnant, sa mise en scène ample et fluide, son comique absurde.
3 Wonderful Town de Aditya Assarat
J'ai déjà dit, dans une précédente note, tout le bien que je pensais de ce film...
4 Valse avec Bachir d'Ari Folman
L'audacieux "documentaire d'animation" boudé à Cannes est une splendeur visuelle, doublée d'un travail passionnant sur l'histoire et la mémoire.
5 No Country For Old Men de Joel et Ethan Coen.
Fargo sudiste, No Country For Old Men perd en sarcasme ce qu'il gagne en suspense. La mise en scène est limpide, le récit implacable et les acteurs, exceptionnels.
6 Cloverfield de Matt Reeves
Blockbuster efficace doublé d'une improbable love story, Cloverfield interroge l'Amérique de l'après-11 septembre avec une naïveté convaincante.
7 Be Kind, Rewind de Michel Gondry
Sous des airs légers et brouillons, Be Kind, Rewind travaille l'idée de mémoire et célèbre la communauté. Quelque part entre Eternal Sunshine... et Dave Chapelle's Bloc Party.
8 Quatre Nuits avec Anna de Jerzy Skolimovski
Le retour, après dix-sept ans d'absence, de Jerzy Skolimowski. Moralité : l'amour ne laisse qu'un trou dans le décor... D'une noirceur à peine croyable.
9 Tokyo Sonata de Kyoshi Kurosawa
Kyoshi Kurosawa ne renonce qu'en apparence à filmer des fantômes ; probablement son plus beau film depuis Kaïro.
10 Le Silence de Lorna de Luc et Jean-Pierre Dardenne
Un Dardenne de très haute volée, rythmé comme un polar, politique dans le meilleur sens du terme.

11 Les Sept Jours de Ronit et Shlomo Elkabetz
12 Rumba de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
13 Step Brothers d'Adam McKay
14 En Construction de Jose Luis Guerin
15 The Dark Knight de Christopher Nolan
16 Speed Racer de Larry et Andy Wachowski
17 La Soledad de Jaime Rosales
18 De la guerre de Bertrand Bonnello
19
My Magic d'Eric Khoo
20 La Vie Moderne de Raymond Depardon

21 Les Plages d'Agnès d'Agnès Varda 22
Diary Of The Dead de George A. Romero 23 Wall-E de Andrew Stanton 24 Appaloosa d'Ed Harris 25 Interior Design de Michel Gondry 26 Pinneaple Express de David Gordon Green 27 Lake Tahoe de Fernando Eimbcke 28 Entre les Murs de Laurent Cantet 29 Capitaine Achab de Philippe Ramos 30 Bons baisers de Bruges de Martin McDonagh 31 Sweeney Todd de Tim Burton 32 Forgetting Sarah Marshall de Nick Stoller 33 It's a Free World de Ken Loach 34 Peurs du Noir de Blutch, Charles Burns, etc. 35 Louise Michel de Gustave Kervern et Benoît Délépine 36 Gomorra de Matteo Garrone 37 Tropic Thunder de Ben Stiller 38 There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson 39 Phénomènes de M. Night Shyamalan 40 A Bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson 41 L'Heure d'Eté d'Olivier Assayas 42 Hellboy 2 de Guillermo del Toro 43 Septième Ciel d'Andreas Dresing 44 Burn After Reading de Joel et Ethan Coen 45 Seuls Two d'Eric et Ramzy 46 Merde de Leos Carax 47 Hunger de Steve McQueen 48 Afterschool d'Antonio Campos 49 La Belle Personne de Christophe Honoré 50 Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen.

Je promets de les voir prochainement, d'une façon ou d'une autre : Dans La Vie, Julia, Le Premier Venu, L'Echange, Ploy, Let's Get Lost, L'Eté Indien, Versailles, Back Soon, Woman On The Beach, Dans La Ville De Sylvia, L'Homme de Londres, La Frontière de l'Aube, The Visitor, Stella, L'Un Contre l'Autre...

Prix de la déception : Doomsday / Babylon A.D.
Prix du beau film sur-estimé : There Will Be Blood.
Prix de l'auteur en petite forme : Woody Allen pour Vicky Cristina Barcelona.
Prix de la merde encensée par le public sensible aux questions sociales : El Bano del Papa.
Prix du film aussi virtuose que stupide : Funny Games.
Prix de la comédie vulgaire, idiote, platement réalisée et régulièrement drôle : You Don't Mess With the Zohan.
Prix du plus beau moment dans un film par ailleurs moyen : le plan-séquence dit "de la plage" dans Come Back To Me.
Prix du film décevant les promesses de son premier quart d'heure : Indiana Jones and The Kingdom of The Crystal Skull.
Prix de la reprise : De l'Influence des Rayons Gamma sur le Comportement des Marguerites.