dimanche 1 juin 2008

love, interrupted

Non, dans la vie, il n'y a pas que Cannes. (Dans une prochaine note, bien évidemment, je tenterai de vous convaincre du contraire.) Pendant que Khoo, Desplechin ou Folman arpentaient la Croisette, d'autres films sortaient à Paris. Bref - un jour où le monde était à l'envers, Balthazar s'est levé tôt (après s'être couché très tard), et MP s'est levé tard. C'est donc seul qu'à la séance de 11h10, Balthazar est allé voir Wonderful Town (Aditya Assarat), splendide chronique d'un amour contrarié (voire purement et simplement interrompu), dans le sud de la Thaïlande post-tsunami. Au coeur du film, ce principe jamais appuyé, toujours finement, sensiblement exploité : l'inscription de l'homme dans son milieu, les climats, les sentiments.
L'histoire est connue : tout corps étranger - ici, un architecte venu de Bangkok - risque le rejet d'un milieu où il change la donne, crée de la rupture - même tout en douceur, avec une apparente tranquillité.
Un cadre précis, une narration limpide, un rythme en faux plat, une attention de chaque instant portée à l'environnement et un final saisissant, qu'à l'image de la vague l'on n'avait pas vu venir (de l'instant où Ton, dans la chambre, prend Na dans ses bras, et jusqu'au dernier plan, je prends tout, sans réserve ni condition) emportent le morceau.

Le propos, le scandale, quels sont-ils ? Qu'en amour l'on passe du chantier à la ruine en un clin d'oeil.

PS : en termes d'enthousiasme, d'adhésion aux films, je ne m'explique pas toujours le principe des vases communiquants - dû au fait, sans doute, que je vois ces temps-ci beaucoup de films, et que dans ma tête les uns précisent, bousculent ou chassent les autres -, qui veut aujourd'hui que la vision de ce film me pousse à réévaluer (très) à la baisse celle des Trois Singes (le dernier Nuri Bilge Ceylan, vu à Cannes), qui pour le coup me paraît formaliste, tristement mécanique. Pourquoi celui-ci plus qu'un autre ? Dans l'intervalle, j'aurai pourtant vu une petite dizaine de films... Mystère dans l'esprit du spectateur...

Balthazar Castiglione.

3 commentaires:

quisas-quisas a dit…

c'est vrai que ce très joli film passe et repasse comme une vague à l'âme, parfois en léchant les yeux du spectateur, parfois en le noyant...

Anonyme a dit…

Hum, je voulais vraiment voir ce film mais je n'ai pas eu le courage d'y aller seule!

Baldassare Castiglione a dit…

@ quisas-quisas :
C'est vrai... je n'oublierai pas de sitôt la scène de la voiture. Encore un sérieux concurrent pour le top 10 cinéma 2008. Je vois trop de films, cette année...

@ toxic :
C'est con, moi je l'ai vu seul (un dimanche matin, en plus, après la vague, un lendemain de soirée bien arrosée : ça décrasse bien), dans la foulée de la cinéphagie cannoise... Tu peux peut-être motiver l'Anonyme.