mercredi 23 avril 2008

michael edwards


Chaire d'étude de la création littéraire en langue anglaise au Collège de France, leçon inaugurale faite le jeudi 11 décembre 2003 par Michael Edwards.
C'est un petit livre, 40 pages, publié chez Fayard (texte disponible gratuitement sur le site du Collège de France, comme beaucoup d'autres, c'est une mine). Je vous en donne quelques extraits, qui me plaisent terriblement (même si hors contexte, sans l'image, sans le son, cela manque un peu de rondeur et de velours):

"Lorsque l’acte littéraire présente, selon son principe, une version neuve du réel, j’appelle imagination l’énergie qui associe le nouveau à l’ancien, qui ne s’éloigne pas du réel mais qui l’élargit.
Une imagination juste ne cherche pas (contrairement à la fancy) les plaisirs d’un monde inouï autonome ; elle cherche le réel, le vrai, elle constitue un authentique savoir."

"Dans la création littéraire, on invente toujours dans le seul sens actuel du mot, mais on ne répond à l’aspiration de la littérature que si l’on invente aussi selon le sens caduc du mot qui en préserve l’étymologie : trouver. L’imagination invente dans les deux sens du mot ; par une sorte de fable elle découvre ce qui est."

"Je suis convaincu que nous sommes faits tels que nous ne voulons pas exactement autre chose, mais plutôt que les choses soient autres. Nous ne demandons pas, disons, le purement céleste, mais l’infiniment terrestre."

"Nous apprenons que la réalité contient déjà la possibilité de son propre dépassement. Le réel a ses rêves que le rêve ne connaît point."

"La littérature est une philosophie pratique."

Michael Edwards

Un autre court texte à conseiller :
L'Eloge de Socrate, de Pierre Hadot (chez Allia, six euros, c'est parfait pour découvrir Hadot, une merveille vraiment).

Sinon il est regrettable que l'on continue à garder les titres français ridicules des livres de Chandler chez Gallimard : The long good-bye (sur la couverture, en sous-titre il reste cet horrible "Sur un air de navaja"). Et puis, de belles couvertures seraient bienvenues (cette photo de Bogart est incompréhensible, il n'a pas joué dans une adaption du livre, il aurait été plus juste de choisir un portrait d'Elliot Gould, interprète du magnifique film de Robert Altman.)

martin page

vendredi 11 avril 2008

dorothy parker

Ses nouvelles sont traduites en français (par la jolie actrice Hélène Fillières), les Hymnes à la Haine, ses articles et critiques, mais pas ses meilleurs poèmes. En voici un :




Résumé

Razors pain you; Rivers are damp;
Acids stain you; And drugs cause cramp.
Guns aren't lawful; Nooses give;
Gas smells awful. You might as well live.

Dorothy Parker

(Les rasoirs font mal ; les rivières sont humides;
Les acides tachent; et les médicaments donnent des crampes.
Les revolvers ne sont pas légaux ; les noeuds coulants se défont ;
Le gaz sent trop mauvais. Alors autant continuer à vivre.)


Sinon, que dire... God's Pocket de Pete Dexter est formidable, les livres de Marie Nimier aussi et la biographie d'Alan Turing est bien trop longue (pourtant il est mort jeune, ce n'est donc pas de sa faute, je blâme le biographe à la santé trop bonne et à la vie sentimentale si vide qu'il a consacré son temps à écrire ce livre, merveilleux tout de même - c'est une drôle d'activité biographe).

martin page