dimanche 21 septembre 2008

Get Well Soon

Depuis combien de temps n'avais-je pas écouté tout un album, d'une traite ? L'americana allemande de Get Well Soon, aux titres fleurant bon ceux de l'ami Sufjan Stevens ("Christmas in adventure parks"), serait sans doute - si je devais décerner de telles récompenses - "la bande-son de mon début d'automne".
Autour d'une guitare souvent essentielle, drapé, mais pas noyé, dans des cordes précises, jamais précieuses, "Rest Your Head You Will Get Well Soon" révèle à chaque nouvelle écoute une foule de détails, d'arrangements raffinés.
Piano, banjo, orgue ou accordéon, cuivres déglingués sur le sublime "You / Aurora / You / Seaside", sample qui, sans doute, n'aurait pas dépareillé sur un mix de The Avalanches ("Witches ! Witches ! Rest Now In The Fire"), petites touches d'électro, vocoder ("Tick Tack ! Goes My Automatic Heart")... Lorsque l'on tresse des mélodies de ce niveau, je suppose que l'on peut se permettre à peu près tout, et le gâchis devient une performance, à laquelle Get Well Soon (qui donne l'impression d'avoir dévalisé la boutique d'instruments de musique) ne s'abaisse heureusement pas. Pour humilier un peu plus la concurrence, se frotte avec succès à la reprise du "Born Slippy" d'Underworld comme, quelques années plus tôt, Eels à celle du "Get Ur Freak On" de Missy Elliott, et pour un constat identique : une grande chanson est une grande chanson, il n'y a que les idiots pour s'arrêter au genre.

Entre une ballade old-fashioned ("Lost In The Moutains (Of The Heart)") et une étrange pop-song aux choeurs suraigus ("If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting"), quelque part du côté de Beirut - plutôt, quelque part au-delà -, Get Well Soon s'engage sur les traces encore apparentes de Grandaddy.

"Rest Your Head You Will Get Well Soon", album exclusivement composé de sommets, où l'on a toujours l'impression d'entendre la meilleure chanson, est un cauchemar pour mon Ipod déjà plein, doté d'une mémoire de 1,89Ga, sur lequel j'ai pris l'habitude de charger des albums incomplets.
Où sont les creux, les chansons "juste belles" ? Je voudrais rassurer les musiciens doués qui s'acharnent, vingt ans durant, pour pondre une dizaine de chansons de ce niveau, mais je parierais bien que ses fonds de tiroir valent leur pesant d'or.

Balthazar Castiglione.

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