mercredi 23 janvier 2008

Le Pétainisme transcendantal (2)

...Bourdieu, Chomsky et Badiou, sont de ces intellectuels qui font le bonheur des soirées avinées des gauchistes actuels. Gauchistes forcements antisémites. Le raisonnement des journalistes, des intellectuels, des universitaires et autres hommes politiques, est limpide. Il est si limpide que leur raisonnement fait office de réflexion intellectuelle et permet à leurs lecteurs, auditeurs, de pouvoir dénoncer l’antisémitisme d’extrême gauche sans avoir ni les mains sales, ni la nausée. Surtout sans avoir eut la patience de consacrer un peu de leur temps à la lecture de leurs œuvres. Le temps, c’est ce qui nous manque, il faut travailler plus pour gagner plus, faisons confiance aux critiques littéraires, aux philosophes "vu a la télé" et aux journalistes.
"Les Héritiers" est une attaque frontale de la reproduction sociale des privilèges. L’élite universitaire y est sérieusement écornée. Un ouvrage, paru en 1964, qui à l’instar des écrits situationnistes à permis le climat insurrectionnel de l’année 1968. Noam Chomsky est américain, et comme tel, place la liberté d’expression au-dessus de tout. C’est un disciple de Voltaire qui disait à peu près ceci « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » C’est ce qui l’a poussé à écrire cette lettre qu’il ne destinait pas du tout au négationniste Robert Faurisson, dont il ignorait l’existence. Chomsky a réalisé des conférences et travaillé sur des ouvrages qui mettent en lumière la participation active des intellectuels médiatiques et des journalistes dans la volonté des gouvernements des démocraties libérales d’imposer une propagande idéologique assurant le soutien des peuples aux pires barbaries des impérialismes.
Alain Badiou est un maoïste et un acteur de l’insurrection de mai 68. Il est l’auteur de "De Quoi Sarkozy est il le nom ?" il y fustige les communistes, les socialistes et tous ceux qui à gauche (intellectuels et journalistes, hommes et femmes politiques surtout) ont quitté le navire de ce quoi le vivre ensemble est le nom pour rejoindre le pétainisme transcendantal dont Nicolas Sarkozy est le nom. Les rats se sont eux.
En France pour des raisons évidentes il est pratique et surtout facile a ceux que l’audimat désigne comme intellectuels de flinguer les penseurs qui combattent la propagande médiatique des démocraties libérales en les désignant comme antisémites. Le mot antisémite suffit à les écarter pour longtemps de la curiosité dangereuse de ce que "le consommateur" est le nom. Ceux qui prennent à cœur de sauver nos âmes, n’ont par contre rien eu à redire sur le fait que le code pénal polonais permet de condamner à trois ans de prison celui qui imputerait au peuple polonais une participation aux crimes nazis ou communistes, ni sur la parution sous le sigle de l’union européenne d’un livre antisémite rédigé par un député polonais idéologiquement proche des idées nazies. Rien à redire, non plus, sur la présence auprès de Nicolas Sarkozy d’anciens membres du groupuscule fasciste antisémite Occident. Rien a redire sur le fait qu’Helene Carrere d’Encausse puisse aller et venir à l’Elysée tout en ironisant à la télévision russe sur le fait que l’on puisse allez "en prison si vous dites qu'il y a cinq juifs ou dix Noirs à la télévision. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde Guerre mondiale et sur beaucoup d'autres choses.". Elle ne défend pas ici la constitution américaine mais se montre plutôt nostalgique de son pétainiste de père dont on découvre l’engagement dans "Un Roman Russe" de son descendant Emmanuel Carrère. S’il faut en finir avec 68 et avec l’Idée du vivre ensemble dont communisme est le nom, il faut par contre conserver les valeurs réactionnaires (travail, famille, patrie) et les circonstances de la haine de l’autre (qu’il soit juif, musulman, sans papiers, pauvre, SDF, chômeur) qui fonde et solidifie chaque jour les démocraties libérales. C’est contre ce danger qu’Alain Badiou propose aujourd’hui d’ouvrir une nouvelle séquence de l’idée communiste qui gardant le nom devra s’émanciper des horreurs passées et proposer un seul monde, non pas pour les transactions financières comme aujourd’hui, mais pour les hommes.

Adcr

2 commentaires:

sadoldpunk a dit…

Très bien. Rien à redire (en plus j'ai pas lu le livre de Badiou). Dites donc les gars ce blog met la barre très haut!

Anonyme a dit…

Oui pour Badiou, l'idée centrale est qu'il n'y a qu'un seul monde, que le dernier des opprimés à l'autre bout du monde vit dans le même monde que nous, et que cette bi-polarisation qui, paradoxalement nous est présentée par l'ensemble des pays dits de "Démocratie libérale" sur l'idée de la mondialisation, n'es tque pure illusion...
d'un côté la peur, de l'autre la peur de la peur...oui ça fait mal de savoir que tous nous vivons dans un seul monde tant l'impression est grande que beaucoup vivent dans une sorte d'irréalité, mais en même temps, il y a quelque chose de rassurant...il y a quelque chose à faire, on peut agir concrètement contre "les rats" de NS qui ne sont pas dans un au-delà mythique comme on voudrait nous le faire croire!!!